samedi 17 mars 2012

Le Palais de mémoire

Palais des Doges, Venise (détail)
Les Anciens avaient mis au point une technique intéressante, lorsqu'il s'agissait de mémoriser de grande quantité d'informations : le palais de mémoire.

D'abord, situons le problème. Très schématiquement, il existe deux types d'informations à mémoriser : les informations qui forment une série logique (par exemple, les étapes d'une démonstration), et les informations sans suite logique (étapes d'une évolution historique, propriétés d'une substance, applications d'une technique, etc.)

Lorsque les éléments d'information sont reliés de façon logique les uns aux autres, leur mémorisation ne pose pas de difficulté. Dans le cas contraire, en revanche, on gagne à les inscrire dans une réseau relationnel pour les mémoriser.

La technique du "palais de mémoire" consiste à déposer, dans chacune des pièces d'un palais, édifice ou maison que l'on connaît parfaitement, une information de la série à retenir. Cette inscription de l'information dans une suite spatiale que l'on maîtrise en facilite la mémorisation. Peut-être cela vous paraît-il difficile à comprendre, alors faites l'essai ! Alternativement, on remplace les pièces par les cases d'une bibliothèque, les pièces d'une machine, la seule condition étant que l'espace choisi vous soit familier (et les éléments suffisamment nombreux !).

Ainsi Cicéron mémorisait-il ses longues interventions au Sénat de Rome !

lundi 12 mars 2012

Pâques : comment organiser le blocus ?

L'avantage du blocus de Pâques est qu'il permet de prendre son temps.

Tandis qu'en décembre et mai, les examens grandissent à l'horizon tels d'immenses icebergs dont on se demande comment faire pour les négocier, Pâques est à quatre semaines minimum du début de la période d'étude de mai, donc tout va bien. Raison de plus pour ne pas laisser échapper cette opportunité de se remettre à niveau ;-)

A Pâques comme durant toute l'année, il faut faire un choix : travailler, et le faire sérieusement, ou ne pas se donner l'illusion que l'on travaille, car cela revient à perdre son temps. Feuilleter ses cours, quelques heures par jours, ne sert strictement à rien : on étudie, ou on fait autre chose.

Dès lors, le blocus de Pâques doit s'envisager avec la même rigueur que les autres : huit à neuf heures d'étude par jour, réparties en périodes d'étude de 1h30 à 2h00. Vous estimez être assez à jour pour ne pas vous obliger à travailler durant toutes les vacances de Pâques ? Alors prenez une semaine de vacances et consacrer l'autre à l'étude, mais à fond !


Ne vous fixez pas des objectifs vagues ou irréalistes, du type "revoir tous mes cours" ou "préparer l'étude" : sélectionnez-en quelques-uns, et faites-les à fond.

Telle matière vous donne des sueurs froides parce que réellement vous n'y comprenez rien ? Prenez ce cours à bras le corps pendant le blocus de Pâques, quitte à vous faire aider.

Dans telle autre matière, vos supports sont disparates et grevés de carences ? Pâques vous offre l'occasion d'une remise en ordre (fusion des supports, lectures connexes, etc.) et, tant que vous y êtes, mettez le problème derrière vous en étudiant la matière comme si vous étiez interrogé dessus le lundi après Pâques !

Pâques est l'indispensable tremplin de la réussite en juin.

C'est pour cela que, depuis dix ans, nous expliquons à nos étudiants que la réussite en juin commence à Pâques !

mercredi 7 mars 2012

Comprendre ou mémoriser ?

Je me souviens d'un prof que j'avais en première année, aux Facultés Saint-Louis, qui nous expliquait qu'il ne fallait surtout pas mémoriser nos cours, mais les comprendre, et que la mémorisation  découlerait naturellement de la compréhension.

Sur le moment, étudiant de même pas dix-huit ans, j'avais été fort impressionné par ce pouvoir insoupçonné de l'esprit humain : mémoriser par la seule compréhension. Magique !

Comme j'étais étudiant en droit, je mis immédiatement en pratique ce conseil autorisé - le prof en question était tout de même avocat à la Cour de cassation ! - dans mes cours de sources et principes, de droit romain, de philo, etc., et je m'évertuai à tout comprendre.

Rapidement, je me rendis compte qu'en dépit de la compréhension de certains éléments, la mémorisation ne suivait pas, et qu'en avançant dans la matière, j'oubliais à peu près tout ce qui précédait. Surtout, j'étais démuni lorsque le chapitre 5 mobilisait des éléments du chapitre 1, dont je ne m'en souvenais qu'imparfaitement.

Je me suis demandé si j'étais bête.

Contraint et forcé, je dus recourir à ces techniques de mémorisation que ce même professeur réservait aux cacatoès et autres animaux sans cervelle, et qui toutes se réduisent finalement à répéter plusieurs fois de suite la matière que l'on souhaite mémoriser.

Là, miracle ! Je compris qu'il n'y avait pas de compréhension sans mémorisation, et qu'il est aussi vain d'opposer la mémorisation à la compréhension que de tout apprendre par coeur sans rien comprendre !

Des techniques de mémorisation, mais encore ? On y reviendra !

lundi 5 mars 2012

Faut-il écrire pour mémoriser ?

Beaucoup d'étudiants du Supérieur arrivent chez Cogito en expliquant qu'ils sont incapables de retenir quoi que ce soit sans écrire.

Faut-il écrire pour mémoriser ?

Je ne le crois pas. Plusieurs questions sont à distinguer :

1°) L'écriture favorise-t-elle la mémorisation ? Ce qui favorise la mémorisation est de se représenter la matière dans son esprit, de s'obliger à la formuler dans ses propres mots. Mais de la transcrire n'ajoute rien.

2°) L'écriture ne facilite-t-elle pas la mémoire visuelle ? Il semble que ce soit plutôt le contraire, puisqu'en transcrivant son cours, l'étudiant ajoute au premier support visuel, un second, et qu'il partage donc sa mémoire visuelle entre deux supports au lieu de la concentrer sur un seul.

3°) Un étudiant du Supérieur a-t-il le temps de transcrire ses cours ? En règle générale, la réponse à cette question ne peut pas être positive. Un étudiant qui se lancerait dans la transcription de son cours d'anatomie, en première médecine, ou de droit constitutionnel, en deuxième BAC droit à l'ULB (1200 pages !), risque de ne pas avoir le temps de même seulement commencer à l'étudier !

4°) Ce qui est important, en revanche, est d'écrire, en fait de constituer, une table des matières détaillée du cours. Cela, l'étudiant gagne à le faire personnellement, donc par écrit, pour chacun de ses cours.

Alors, quelle solution pour la mémorisation ? J'y reviendrai !

Tip Je vous signale que mon compère Nathanaël Laurent organise actuellement des journées méthode de travail pour les étudiants du supérieur.

Présentation du Blog

Bonjour à tous ! Cofondateur de Cogito, école d'accompagnement d'étudiants, je viens de publier "Comment réussir vos études supérieures", chez Texquis, collection J'Assure, un petit manuel de méthodologie du travail universitaire (au sens large, y compris les hautes écoles). L'objet de ce blog est d'échanger, avec les étudiants et parents qui le souhaitent, sur la question de la réussite des études supérieures.